Titre : Cheffe des technologies de Studio Affordance
Âge : 56 ans
Entrée dans l’industrie du jeu vidéo : 1999
Principales réalisations et fonctions : Alexandrie la bibliothèque virtuelle; bornes interactives du Salon du livre de Montréal; cheffe technique, jeux Flash, de Microsoft; Jeux Têtes à claques

 

« Une volonté constante de faire mieux, de mieux performer, de remettre en doute les méthodes. »

 

 

Le parcours d’Érica Desrochers témoigne d’un esprit entrepreneurial et visionnaire. Plutôt que de suivre des recettes et d’agir par habitude, elle a toujours cherché à changer les choses. Quant à son cheminement personnel, il est justement celui de quelqu’un qui, un jour, a pris les moyens pour enfin être mieux.

À l’évidence, Érica Desrochers a toujours possédé un côté avant-gardiste. Son CV est en effet riche d’expériences qui témoignent de son caractère innovateur. Que ce soit avec des concepts mettant de l’avant l’épicerie en ligne, les banques terminologiques ou les livres numériques, elle a souvent mis la table pour des phénomènes qui allaient vite devenir courants. « J’ai toujours eu un bon pif concernant les nouveaux paradigmes qui allaient s’installer, lance-t-elle. À cela, je combine une volonté constante de faire mieux, de remettre en doute et d’améliorer les méthodes. »

 

Pionnière dans un univers masculin
Érica Desrochers ne se contente pas de suivre les chemins déjà tracés. Ainsi, elle est aujourd’hui programmeuse, ce qui fait d’elle une rare femme dans ce milieu très fortement masculin (on n’y compte que 16 % de femmes au pays, selon Statistique Canada).
« Durant mes 30 et quelques années de programmation, je n’ai jamais eu de collègue programmeuse, raconte-t-elle. J’en ignore la raison. Également, j’ai constaté sur diverses plateformes de résolution de problèmes techniques qu’à peu près aucune femme n’y participe. Pourtant, le niveau de minutie et d’attention des femmes à leur travail serait le bienvenu dans l’industrie. Et il existe tellement de belles carrières possibles pour elles en TI. »

Chez Studio Affordance depuis avril 2019, Érica Desrochers participe à la création d’un moteur logique de jeux et des applications/jeux web. À titre de cheffe des technologies, elle veille à l’élaboration de technologies viables et réutilisables à long terme pour plusieurs projets.
Elle se sent pleinement heureuse dans l’univers du jeu vidéo. « Jadis, j’ai travaillé en informatique de gestion, où l’on manipulait des données. Toutefois, cela manquait de groove, c’était froid et dépersonnalisé. »
Avec le jeu, elle œuvre dans un milieu fort jeune, ce qui ne l’indispose pas, bien au contraire. « Je ne vois jamais mes collègues vieillir et je ne sens aucun écart générationnel. De fait, je m’y sens tout à fait à ma place avec une bonne équipe et des projets stimulants. »

 

Faire le saut… puis aller mieux
À une période où le confinement et l’isolement affectent de nombreuses personnes, Érica Desrochers peut témoigner de l’effet néfaste de tels phénomènes dans un tout autre registre.
« Depuis ma naissance, ma conscience était féminine, mais mon corps masculin. Je me sentais enfermée, complètement démunie, puis suicidaire à l’adolescence. Vers 17 ans, en 1981, j’ai vu un documentaire télé présentant des femmes transsexuelles. J’ai alors compris ce que j’étais et que je pouvais me faire opérer. »
Cependant, à l’époque, la psychologie traitait mal cet état. Donc, sans aide et sans soutien, ses démarches n’ont pas abouti. « J’aimais les femmes, ce qui me mêlait plus encore. J’ai accepté d’être malheureuse de mon corps, en espérant que la vie me fasse des cadeaux, réconfortant quelque peu mon malheur intérieur, là aussi sans succès. »
En 2010, un événement a fait qu’elle ne pouvait plus résister à sa nature. « Donc, j’ai commencé ma transition, à 46 ans, avec de grosses répercussions sur mon couple et ma famille. Je comprends très bien ceux qui se sentent enfermés en cette période de confinement, l’ayant été intérieurement durant la majeure partie de ma vie. C’est la raison pour laquelle j’encourage les gens à ne pas attendre de cadeau de la vie. Faites-vous confiance et foncez, car les années perdues ne reviennent jamais. »
Sur le plan social, Érica Desrochers estime par ailleurs que l’on a collectivement beaucoup à apprendre des trans. « Puisque nous voulons depuis longtemps être de l’autre sexe, nous réfléchissons constamment sur la société, les rapports entre les sexes et les rôles que nous jouons involontairement. Nous nous posons beaucoup de questions et je crois que nous sommes des gens plus observateurs que la moyenne sur ce plan. »

 

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